Ce sont les chefs d’entreprise
eux-mêmes qui le disent : le Maroc est une économie compétitive. Ils l’ont fait
savoir dans un sondage d’opinion réalisé par le Centre marocain de conjoncture
(CMC). À en croire cette enquête publiée ce mercredi 6 décembre par le CMC,
«53,8% des chefs d’entreprise marocains jugent que l’environnement économique
qu’offre le Maroc est plutôt compétitif». Soit une majorité face aux 46,2% qui
pensent le contraire. Le CMC, qui s’est basé sur «un échantillon d'opérateurs
économiques représentatifs», dont il n’indique pas le nombre, rapporte que les
«infrastructures de transport et de communication» ; «le bon choix stratégique
dans certaines filières de l’économie» et «le niveau de rémunération des
salariés» sont les principaux facteurs de la compétitivité de l’économie
nationale face à des pays concurrents.
Effet
Printemps arabe ?
Les chefs d’entreprise marocains
estiment en effet évoluer dans un environnement des affaires plus compétitif
que celui de l’ensemble de nos voisins maghrébins. Toutefois, plus de 56%
d’entre eux jugent que la Turquie demeure plus compétitive que le Maroc, alors
que l’Espagne ne l’est que pour 51% des patrons marocains. Si 68% des sondés
estiment que le royaume n’a pas été compétitif au cours de la décennie 2000,
ils sont, au contraire 59% à répondre que depuis 2010, les choses s’améliorent,
même si 41% des industriels ne sont pas encore satisfaits. À ce propos, note le
CMC, «les mesures annoncées par le gouvernement au cours de ces dernières
années sont perçues favorablement par les chefs d’entreprise touchés par ce
sondage. Ils sont presque 77% à partager cet avis». En résumé, au lendemain du
«Printemps arabe», l’économie marocaine a gagné en compétitivité.
Handicaps
Cela dit, l’insuffisance des investissements
dans la recherche et l’innovation et le décalage entre la formation des jeunes
et les besoins des entreprises constituent toujours «les plus importants
handicaps à la compétitivité». Ce jugement est celui de plus de 85% des patrons
marocains. Le coût de l’énergie, la mauvaise qualité du dialogue social, le
manque de souplesse pour embaucher ou licencier et la lourdeur des charges
sociales sont également considérés comme des obstacles. Cette appréciation est
celle de plus de 34 à 56% des chefs d’entreprise.
Attentes
Par conséquent, des améliorations
considérables sont attendues par les patrons. Du côté des industriels, la
principale attente porte sur «l’amélioration du dispositif public
d’accompagnement à l’export dans le cadre d’une stratégie sectorielle». C’est
l’avis de 63,4% d’entre eux. Il en est de même des conditions de financement
des PME, qui est considéré comme une priorité par presque 71% des répondants.
Une proportion presque identique des patrons se prononce pour la simplification
de l’environnement réglementaire, le soutien à l’innovation et la
simplification administrative (81,9%). Viennent ensuite la baisse des charges
(45,9%) et la réforme du marché de travail (43,9%).