Les opérateurs économiques marocains
sont, à l’évidence, bien conscients des insuffisances des exportations
marocaines. Ils ont également une idée plutôt précise sur les solutions à
apporter à cette faiblesse. C’est ce qui ressort d’un sondage auprès d’un
échantillon d’opérateurs sur le poids des contraintes au développement des
exportations marocaines, réalisé par le Centre marocain de conjoncture (CMC) et
dont il vient de publier les résultats.
Ainsi, une large majorité (90%) des
enquêtés estime que le Maroc n’exporte pas suffisamment de produits et
services. Une proportion du même ordre (89,7%) juge que les entreprises
marocaines sont fortement dépendantes des échanges avec l’Union européenne
(UE). Les participants à ce sondage pensent que d’autres destinations peuvent
être conquises par les exportateurs marocains. Il s’agit notamment du marché
africain (31,1%) et, dans une moindre mesure, les marchés asiatique (17,6%),
arabe (16,6%), américain et maghrébin (14,3% chacun). Le marché européen semble
être suffisamment exploré puisque seuls 5,9% des chefs d’entreprises pensent
qu’il faut continuer à chercher à pénétrer d’autres marchés européens, relèvent
les auteurs de cette enquête.
Les
sources du mal
Pour réussir cette diversification,
les chefs d’entreprises interrogés insistent sur la levée de certains
obstacles. Il s’agit notamment, relèvent-ils, des coûts liés au développement
des marchés étrangers (27,3% des sondés) et du manque d’information sur les
différents marchés d’exportation potentiels (23,9%). Ils citent également la
taille des entreprises marocaines (20,5%), la faiblesse de l’investissement en
Recherche&Développement (R&D) sur les produits ou services exportables
(14,8%) et les difficultés légales et réglementaires à l’étranger (13,6%).
Cette situation impacte à l’évidence
la compétitivité des entreprises marocaines sur les marchés extérieurs. Pour
les responsables des entreprises enquêtés, cette compétitivité est mise à mal
essentiellement par trois facteurs. Il s’agit du manque d’aide à la R&D, de
l’insuffisance des aides à l’exportation et du coût de transport, avec 16,7%
chacun. Les opérateurs sondés citent aussi le coût des composantes des produits,
les lois et les règlements à l’étranger et les impôts et taxes au Maroc.
Pour favoriser cette compétitivité,
les patrons insistent (37,7% des sondés) sur des mesures de financement pour le
développement des exportations. Ils évoquent aussi des actions en faveur de
programmes d’amélioration de la productivité (23,5%), des crédits fiscaux à la
R&D (21,2%) et l’appui au financement bancaire (17,6%). Le développement
des exportations marocaines est également gêné, selon 79,4% de l’échantillon,
par l’inadéquation des services publics de soutien au commerce
international.