Face à la résurgence du cycle
inflationniste et ses effets exceptionnels, l’heure est à l’optimisation des
coûts. C’est dans ce contexte que le Centre Marocain de Conjoncture prend
position pour une fiscalité du travail plus allégée. Pour le Centre, «la
fiscalité sur le travail a un impact significatif sur les coûts et la
compétitivité». En effet, les prélèvements obligatoires, au titre de la
fiscalité et des cotisations sociales, constituent une composante importante
des coûts de production qui conditionnent la compétitivité des entreprises.
«Ces
prélèvements, qui compte tenu de la structure de production totalisent en
moyenne 17,1 % de la valeur ajoutée de l’ensemble du système productif, pèsent
de façon significative sur les coûts et la formation des prix».
On
notera que l’essentiel de ces prélèvements se rapporte au facteur travail au
titre de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales. Les données sur les
structures de production établissent en effet que les prélèvements obligatoires
opérés sur la base des salaires constituent, en moyenne, plus de la moitié des
impôts sur la production et les revenus.
Face
à ce constat, le CMC souligne qu’une fiscalité compétitive devra, dans ce
contexte, contribuer à l’allégement du coût du travail et inciter les
entreprises à employer une main-d’œuvre qualifiée et de haute productivité Ã
travers le transfert d’une partie de la fiscalité sociale sur la consommation
finale.
Une
crise exceptionnelle par son ampleur
Pour
le Centre Marocain de Conjoncture, la crise actuelle ne ressemble pas aux
crises que le monde a connues par le passé. Celle-ci se distingue par son
ampleur, sa soudaineté et par son impact qui a touché l’ensemble de l’économie
mondiale.
Son
choc d’origine externe à la sphère économique a affecté à la fois l’offre et la
demande. Elle se singularise également par l’ampleur des mesures prises pour
l’endiguer. Ses effets sur l’économie mondiale sont sans précédent.
Toutes
les économies ont été mises à genoux entraînant une récession généralisée en
2020. Cette crise n’a été que temporaire au vu des performances encourageantes
réalisées en 2021. Les séquelles les plus visibles de cette crise sont une
hausse généralisée des prix de nature à freiner la croissance et à accentuer
les tensions faisant émerger des déséquilibres à différents niveaux de
l’ensemble de l’économie.
Les
séquelles et les traumatismes du Covid persistent
Sous
les multiples effets négatifs d’une crise sanitaire inédite, l’économie
mondiale était grabataire et fortement secouée au terme de l’année 2019.
Perfusée à coup de grosses doses budgétaires à travers des plans de relance
nationaux, elle a su combattre le fléau en 2020 et a pu sortir la tête de l’eau
avec succès en 2021.
Mais
en dépit de ce relèvement, les séquelles et les traumatismes de cette pandémie
persistent et fragilisent les fondements des économies nationales les plus
aguerries partant des pays industrialisés aux pays les moins avancés en passant
par ceux dits émergents.
La
complexité de la situation ne doit pas nous faire rater le train de la taxe
carbone
Comme
pour complexifier davantage la situation, l’échéance d’entrée en vigueur de la
taxe carbone s’approche à grands pas. L’UE, principal partenaire commercial du
Maroc, rehausse ses ambitions climatiques et instaure une taxe carbone aux
frontières qui devrait entrer en vigueur en 2023.
Cette
nouvelle donne impose au Maroc de décarboner à grands pas sa production
industrielle pour en préserver la compétitivité, et tirer profit d’opportunités
induites dans le domaine économique, environnemental et social. Certes, le
Maroc est doté de stratégies ambitieuses en faveur du développement durable.
Mais l’urgence de l’impératif de décarbonation industrielle impose aux
industriels et aux pouvoirs publics d’accélérer leur action.
Quelle
politique de développement pour la startup ?
L’investissement
est l’un des principaux moteurs de la croissance économique d’un pays, et donc
de la création de richesses et d’emplois. C’est ce qui explique pourquoi les
pays rivalisent de mesures et de politiques incitatives pour créer les
conditions propices à la promotion de l’investissement national et
l’attractivité de l’investissement étranger.
En
la matière, le CMC s’interroge sur la teneur de la politique de développement
de la Startup au Maroc. Il faudrait souligner qu’à fin février 2022, les recettes
des Investissements Directs Étrangers (IDE) ont enregistré une hausse de 8% ou
+303MDH (4,109 MMDH à fin février 2022 contre 3,806 MMDH à fin février 2021).
De leur côté, les dépenses ont baissé de 8,8% ou -198MDH.
Ainsi,
le flux net des IDE a augmenté de 32,1% ou +501MDH, passant de 1,560 MMDH à fin
février 2021 à 2,061 MMDH à fin février 2022. De l’autre côté, le flux des
Investissements Directs Marocains à l’Étranger (IDME) augmente.
Pendant
ce temps le stock des chercheurs d’emploi s’étoffe de quelque 300.000 nouveaux
arrivants
L’axe
stratégique le plus proéminent, dans le nouveau programme gouvernemental, est
celui qui entrevoit de cumuler un million d’emplois nets sur la période
quinquennale correspondant au mandat, en cours, de l’Exécutif. Une ambition de
taille, qui transparaît à travers la désignation d’un département portant
enseigne du «Ministère chargé de l’inclusion économique, de la petite
entreprise, de l’emploi et des compétences».
Une
priorité, de premier rang, en forme de corollaire de réparation des sévices
engendrés par les circonstances de la crise sanitaire. Une promesse dont la
concrétisation est ardemment attendue par un imposant stock de chercheurs
d’emploi, alimenté, annuellement, par un flux récursif de quelque 300.000 nouveaux
arrivants sur le marché du travail.
Un
défi appelé à être relevé, non seulement par la redynamisation de
l’investissement privé, mais, également, par l’implication du budget de l’État
dans la mise à niveau des secteurs de la santé et de l’éducation notamment. Le
plan de relance économique, annoncé par le gouvernement, prévoit, au niveau de
la mise en œuvre, l’adoption d’un processus participatif et un montage de
programmes novateurs.
Il s’agit de mutualiser les efforts
entre acteurs publics et privés, des financements ad hoc et une mobilisation
d’accompagnement par des entreprises et autres établissements publics.