Cependant, si les progrès
enregistrés jusqu’à présent semblent porter essentiellement sur les
infrastructures et les données, avec un score atteignant 56,79 sur 100 en 2023,
force est de constater que « les segments relatifs au secteur technologique et
à la gouvernance restent, en revanche, bien en retrait par rapport à la
dynamique d’ensemble », constate l’Observatoire privé de l'économie marocaine.
Le Centre préconise donc « le
déploiement d’efforts plus soutenus pour garantir un développement plus équilibré
de l’écosystème et le prémunir contre les facteurs de risque ».
Quoi qu’il en soit, « au Maroc,
l’usage des technologies de l’intelligence artificielle connaît depuis quelque
temps un développement soutenu avec des applications qui s’étendent à différents
domaines», observe le CMC dans son Bulletin annuel intitulé « Thématique » du
mois de décembre 2024.
Dans ce spécial portant sur la «
Cybersecurity. Digitalisation et transformations numérique - Vecteur de
modernisation économique », le CMC précise que ces applications concernent en
particulier le traitement des images, la reconnaissance vocale automatique,
l’apprentissage et la compréhension du langage naturel.
Pour ce qui est du traitement des
images, les applications usuelles « portent notamment sur la surveillance du
trafic urbain au moyen des systèmes de radar, l’organisation du transport en
commun dans les grandes métropoles à travers des caméras installées dans les
principales artères et le suivi des activités agricoles sur la base des images
satellitaires renseignant sur l’état des cultures, du couvert végétal et de la
situation hydrique », cite-t-il.
Concernant la reconnaissance vocale
automatique, l’observateur explique que cette technologie avancée « permet aux entreprises
un gain de temps et de productivité dans l’accomplissement de certaines tâches
importantes à travers le « Machine Learning » (apprentissage automatique)».
Toujours selon l’Observatoire privé,
« les techniques de compréhension du langage naturel appliquées aux documents
écrits offre également de nombreuses possibilités aux entreprises pour la
collecte et le traitement de l’information et la documentation nécessaires au
développement de leurs activités ».
Elles permettent également aux
services publics de mieux organiser leurs activités et de prévenir les risques
inhérents à travers l’analyse de documents et signaux appropriés.
Pour le CMC, il ne fait aucun doute
que les nouvelles technologies de l’intelligence artificielle offre au Maroc de
multiples possibilités de développement dans de nombreux secteurs d’activité.
Bien maîtrisées, elles peuvent être mises à contribution dans le secteur
industriel pour renforcer la compétitivité sur les marchés d’exportation les
plus concurrentiels.
Dans le secteur primaire, de plus en
plus soumis au stress hydrique, l’IA permettrait de « gagner en efficience Ã
travers une meilleure programmation des activités agricoles et une optimisation
des ressources en eau ».
Le Centre indique par ailleurs que
l’IA pourrait jouer un rôle crucial dans « l’opérationnalisation du système de
protection sociale » en garantissant son accessibilité dans les meilleures
conditions de qualité et de coût ; et l’éducation, en contribuant à la
réalisation des objectifs stratégiques du secteur.
Anticiper les risques majeurs
Le développement spectaculaire des
technologies et leur dissémination dans toutes les sphères de l’activité
humaine comportent des risques majeurs qu’il importe d’anticiper, prévient le
CMC qui cite la perte de contrôle des systèmes générés par l’IA comme l’un des
principaux risques les plus évoqués.
« En l’absence d’anticipation ou de
contrôle, on ne peut a priori exclure les scénarios où les développements
malveillants de l’intelligence artificielle pourraient être utilisés à des fins
de déstabilisation et même de destruction ».
Autres risques encourus à travers
l’IA : la confidentialité des données et le risque de substitution massive
d’emploi par des « machines intelligence » pouvant conduire à des perturbations
majeures sur le marché du travail.
Pour faire face à ces risques et Ã
bien d’autres, le Centre estime « indispensable de mettre en place les
règlements, les normes éthiques et les mécanismes de contrôle appropriés pour
encadrer les activités de l’intelligence artificielle et garantir une
contribution positive de ces nouvelles technologies au développement de
l’humanité ».
Rappelons qu’en dépit du fait qu’il
ne dispose actuellement d’aucune loi spécifique à l’encadrement de l’IA, le
Maroc a adopté différents textes fondamentaux visant la régularisation des
activités cybernétiques.