Même dans le pire des scénarios
d'une mise en œuvre complète des menaces de droits de douane punitifs que
l'administration Trump a brandies contre la Chine et d'autres pays, leur impact
serait inférieur à un point du Produit intérieur brut (PIB), pour une
croissance mondiale estimée à 3,7% en 2018, 2019 et 2020, rapporte l’AFP.
A court terme, les effets d'une
telle guerre commerciale seraient deux fois plus graves pour l'économie
chinoise que pour l'économie américaine, qui serait les plus affectées.
La croissance de la première
économie mondiale serait ramenée de 2,5% à 1,6% en 2019, tandis que celle de la
deuxième tomberait de 6,2% à 4,6%, selon des graphiques publiés par le FMI.
Pour la Chine, ce niveau de
croissance serait le plus faible jamais enregistré depuis que le pays a
commencé à s'industrialiser.
Au Japon, troisième économie de la
planète, la croissance passerait de 0,9% à environ 0,4%, tandis que la zone
euro, moins touchée, verrait la hausse de son PIB ramenée de 1,9% à 1,5%.
Un tel ralentissement aggraverait
toutefois les problèmes de chômage dans certains pays européens déjà affectés
par des niveaux d'endettement élevés.
Au Japon, un ralentissement rapide
de la croissance ferait courir le risque d'un retour de la déflation.
Vers 2023, la Chine et les
Etats-Unis perdraient chacun 0,6 point de PIB, mais à plus long terme, une
guerre commerciale tous azimuts serait plus dommageable à l'économie américaine
qu'à l'économie chinoise, selon le FMI. La première perdrait un point de PIB
par rapport à une situation commerciale stable, tandis que la Chine ne perdrait
qu'un demi-point.
Toujours dans le pire des scénarios,
le Japon perdrait 0,4 point et la zone euro 0,2 point en 2023.
Le FMI a élaboré un scénario à cinq
niveaux sur la base des mesures déjà prises ou que pourraient prendre les
Etats-Unis dès 2019 à l'égard de leurs partenaires commerciaux, ainsi que de
leurs effets.
Le premier correspond aux hausses de
droits de douane déjà actées entre les Etats-Unis et la Chine, et dont les
effets ont été intégrés aux dernières perspectives économiques mondiales du
Fonds.
Le deuxième prend en compte la
taxation à 25% de 267 milliards de dollars supplémentaires d'importations
chinoises aux Etats-Unis, le troisième les effets de droits de douane punitifs
sur l'ensemble des produits chinois entrant sur le marché américain.
A ce niveau, l'industrie automobile
américaine et ses fournisseurs seraient particulièrement affectés, avec des
effets secondaires sur le Mexique, le Canada et le Japon, tandis que les
menaces de taxes sur les importations de voitures européennes aux Etats-unis,
actuellement suspendues, pourraient aussi se matérialiser.
Le quatrième niveau intègre les
effets de ces mesures sur les projets d'investissement tandis que le cinquième
inclut une dégradation des conditions de financement des entreprises.
Le FMI a toutefois bouclé ses
calculs avant que les Etats-Unis, le Canada et le Mexique n'annoncent un vaste
accord succédant au traité de libre-échange (Alena) qui les liait depuis 25 ans,
ce qui éloigne le risque d'un conflit commercial ouvert entre les trois pays.